Roger Richard a laka ur bugel hag e dud da gaozeal diwarbenn mojenn iliz kozh Tremenac'h e Plougerne hag a zo bet aloubet gant an traezh en 18vet kantved.
Pozioù : Roger Richard, Sonerezh : René Abjean

Roger Richard met en scène un enfant qui interroge ses parents au sujet de la vieille église de Tréménac'h en Plouguerneau, enfouie sous les sables depuis le 18 ème siècle.
Paroles : Roger Richard , Musique : René Abjean

Gwerz an iliz kozh

Peur lavaroc'h deomp va mamm,
Perak an Iliz Kozh dinamm,
A zo bet mouget start gwechall,
Gant an traezh gwenn o nijal ?

Ne ouzon ket va mab bihan ;
A c'hell bezañ traezh ar boan,
A zo ivez had an amzer,
Evit diwanañ ar mister.

Peur lavaroc'h deomp va zad,
Perak war an daoulagad,
Traezh ar boan en deus laket,
Skant tev da zallañ ar bed ?

Ne ouzon ket va mab karet,
Traezh zo poultrenn ar stered,
Ma n'on ket bet aliez er skol,
Ar stered ne 'zaint ket da goll.

Peur lavaroc'h deomp va mamm,
Peseurt miliner kamm-digamm,
N'eus malet traezh ar poanioù ?
Arabat lazhañ ar gouloù.

Ne ouzon ket va mab spontik ;
Pa vez avel maro mik,
Ar miliner ne dalv netra,
Hag ar stered n'int ket bara.

Peur lavaroc'h deomp va mamm,
Na piv lako un tamm amann,
War malvennou an dud dallet ?
Ne 'z eus marteze den ebet ?

Ne ouzon ket va mab kentañ,
N'ouzon ket lenn na skrivañ,
Met anavezout ran un den,
A ra bara gant spered yen.

Peur lavaroc'h deomp va zad,
Ano an hini a ra had,
Gant traezh ar stered malet ?
Breman eo poent arat ar bed.

Ne ouzon ket va mabig paour,
Pa za ar bed war an aour,
Ha n'eo ket aes kemer « netra »
Evit ober e beadra

La complainte d'Iliz Kozh

Me direz-vous un jour, ma mère
Pourquoi l'innocente Vieille Eglise
Fut autrefois ensevelie
Sous les blancs sables mouvants ?

Je l'ignore, mon fils
Ce sont peut-être les grains du chagrin
Qui remplissent le sablier du temps
Et font germer le mystère.

Me direz-vous un jour, mon père
Pourquoi les grains du chagrin
Ont déposé sur nos yeux comme des écailles
Opaques qui nous aveuglent ?

Je l'ignore, cher fils
Le sable est poussière d'étoiles
Je ne suis pas allé souvent à l'école
Mais je sais que les étoiles ne disparaissent pas

Me direz-vous un jour, ma mère
Quel est ce meunier boîteux
qui a moulu cette poussière de chagrin
qui nous plonge dans l'obscurité ?

Je l'ignore mon fils, mais n'aie pas peur
Quand le vent tombe
Le meunier est bien impuissant
Et ce n'est pas de cette poussière d'étoiles que l'on fait le pain.

Me direz-vous un jour, ma mère
Qui soulagera d'un peu de pommade
les paupières désséchées des aveugles ?
N'y a-t-il personne qui puisse le faire ?

Je l'ignore, mon fils, mon ainé
Je ne sais ni lire ni écrire
Mais je connais quelqu'un
Qui peut nous nourrir par la seule force de l'esprit

Me direz-vous un jour, mon père
Le nom de celui qui transforme en semence
La poussière des étoiles ?
Il est temps de préparer la terre.

Je l'ignore, mon pauvre fils
Le monde est attiré par l'or
Il est difficile de gagner son pain
à partir de rien